Barnier : déjà un mois dans l’ "enfer de Matignon"… et de l’Assemblée !
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C dans l'air du 25 octobre: Barnier : déjà un mois dans l’ "enfer de Matignon"… et de l’Assemblée !
Un mois après la formation de son gouvernement, Michel Barnier tente d’installer une méthode et un style, pour parvenir à inscrire son action dans la durée. Ce vendredi il se déplace dans le Rhône, département touché par de très fortes inondations le 17 octobre, et dévoilera à cette occasion le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique. Une série de mesures destinées à préparer le pays à vivre à + 4 °C d’ici à la fin du siècle alors qu’à l’Assemblée nationale, l’examen du budget 2025 continue de faire monter la température.
Après les désaccords entre ministres et les menaces de démission, le gouvernement Barnier accumule les déconvenues face à des parlementaires remontés contre le projet de loi de Finances. En commission des finances la semaine dernière, la copie initiale du texte avait été largement amendée, entre autres par la gauche et le Modem. Les députés du camp présidentiel, ainsi que ceux de la droite et du RN avaient voté contre de cette nouvelle version, conduisant à son rejet. C’est donc la version initiale qui est examinée dans l'hémicycle depuis lundi, mais là encore le gouvernement subit des défaites sur fond de divisions de la coalition gouvernementale. Les députés ont ainsi validé l’instauration d’une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus après l’avoir modifiée pour en élargir l’assiette et la pérenniser dans le temps, contre l’avis de l’exécutif, et avec le soutien des élus MoDem, qui appartiennent pourtant au "socle commun".
Une situation qui pousserait, selon les oppositions, désormais le camp du gouvernement à faire de l’ « obstruction » et à ralentir les débats sur le projet de loi de Finances. Près de la moitié des 3650 amendements sur la partie "recettes" du budget ont été déposés par LR et la Macronie. Le NFP et le RN redoutent un manœuvre qui permettrait de transmettre le texte au Sénat, où Michel Barnier dispose d’une majorité, sans que les députés n’aient pu se prononcer. Ce qui lui permettrait ainsi d’éviter un rejet de son texte à l’Assemblée, et même d’utiliser le 49.3.
Mercredi le gouvernement Barnier avait ouvert la voie à l’utilisation d’un 49.3 en Conseil des ministres. Néanmoins la décision n’est pas prise d’en faire usage avait indiqué la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon. Pour l’heure le Premier ministre dit vouloir laisser du temps au débat, ce qui lui permet de faire la démonstration de l’irresponsabilité ou des contradictions de certains députés, enlisés dans des querelles infinies et une surenchère fiscale. Mais c’est au risque de perdre la confiance des Français (61 % estiment qu’il avance dans "la mauvaise direction" d’après un dernier sondage Elabe) et de fragiliser sa coalition gouvernementale traversée par les divisions, sur fond d’ambitions personnelles. Beaucoup en effet regardent déjà vers la présidentielle de 2027. C’est le cas notamment chez les marconistes où la bataille pour la présidence du parti Renaissance est lancée entre Elisabeth Borne et Gabriel Attal.
Alors quelle est la méthode Barnier ? Comment compte-t-il faire adopter le budget 2025 ? Elisabeth Borne et Gabriel Attal, un duel pour la présidence du parti macroniste, et pour 2027 ? Enfin comment les entreprises appréhendent-elles la situation ? Nos journalistes ont interviewé Thierry Cotillard, patron d’Intermarché.
Les experts :
- CHRISTOPHE BARBIER - Éditorialiste politique, conseiller de la rédaction - Franc-Tireur
- NATHALIE MAURET - Journaliste politique - Groupe de presse régionale Ebra
- CAROLINE MICHEL-AGUIRRE - Grand reporter au service politique - Le Nouvel Obs
- NATHALIE SAINT-CRICQ - Éditorialiste politique - France Télévisions
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